Sartory Billard × Revolution SB05 'Uchū'
Notre dernière collaboration avec Sartory Billard fait surgir un cosmos étincelant tout en mettant en lumière l’un des savoir-faire artisanaux les plus admirés, mais souvent sous-estimés, de l’horlogerie traditionnelle.
Si vous ne l’avez jamais fait, laissez-nous vous le dire immédiatement : concevoir une montre avec Sartory Billard est l’une des expériences les plus gratifiantes pour tout passionné d’horlogerie à la recherche d’un garde-temps véritablement unique et façonné à la main. Nous l’avons déjà expérimenté avec la SB07 “Ghost”, entièrement polie miroir, et nous revenons maintenant pour un deuxième chapitre — mais cette fois, nous avons pris une voie totalement différente. Alors que la SB07 “Ghost” était une ode surréaliste à l’art contemporain, la nouvelle Sartory Billard × Revolution SB05 “Uchū” rend hommage aux métiers artisanaux classiques et nous ramène aux racines mêmes de Sartory Billard, qui a toujours cherché à sublimer l’horlogerie par l’artisanat sur-mesure.
Sartory Billard × Revolution SB05 'Uchū'
Parmi les nombreux modèles distincts de Sartory Billard, la SB05 a connu d'innombrables déclinaisons depuis son lancement et, de fait, l'esthétique de ce garde-temps est sans limite. À ce jour, Sartory Billard a proposé d'innombrables variantes avec une multitude de matériaux, tels que la nacre, les pierres ornementales, la météorite, ainsi que de nombreux styles de guillochage et d'émail . Il est également possible de personnaliser les finitions des aiguilles et du boîtier. Vous pouvez ensuite choisir votre typographie préférée pour les chiffres et enfin choisir le bracelet idéal pour compléter la montre.
Une telle variété infinie est à la fois étonnante et, il faut l'avouer, intimidante, car… par où commencer ? C'était d'ailleurs notre toute première question lors du processus de création. Ainsi, dans notre quête pour développer une nouvelle édition limitée non seulement d'une beauté à couper le souffle, mais aussi d'une émotion horlogère captivante, nous sommes arrivés à un carrefour fascinant où l'aventurine scintillante rencontre la magie de l'artisanat traditionnel japonais.
La beauté de l’art de la peinture laquée japonaise
La peinture laquée est née en Chine il y a plus de 3 000 ans, avant de se répandre à travers l’Asie de l’Est et du Sud-Est, notamment au Japon impérial, où elle a évolué vers un style japonais spécifique et distinctif. Certaines des plus belles pièces laquées datent des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, lorsque les seigneurs féodaux et les shoguns commandaient fréquemment des artefacts cérémoniels et des objets décoratifs. Progressivement, la peinture classique au laque a donné naissance à des formes plus élaborées, dont l’art très prisé du maki-e et l’éblouissante technique du raden, elles-mêmes subdivisées en variations encore plus spécifiques.
Le maki-e est une technique décorative traditionnelle japonaise qui consiste à peindre ou à imprimer une multitude d'emblèmes symboliques et autres motifs dans une laque translucide, puis à les saupoudrer de poudre métallique, généralement dorée ou argentée. Le mot maki signifie « saupoudrer » et « e », une image. Datant de l'époque Heian (794-1185), la peinture traditionnelle sur laque est un travail laborieux impliquant l'application de multiples couches de laque. Ce n'est pas un procédé à réaliser à la va-vite, et il exige énormément de temps et de patience entre les applications, car la couche suivante ne peut être appliquée qu'après séchage complet de la précédente.
Pour la Sartory Billard × Revolution SB05 “Uchū”, nous avons eu le privilège d’observer de près le savoir-faire exceptionnel du maître artisan Tatsuya Todo, connu sous le nom d’artisan Kosetsu. Artisan certifié, renommé pour sa maîtrise du maki-e, Kosetsu a été formé auprès des meilleurs maîtres, dont Kiichi Ikeda de Kanazawa et Masonori Omote de Kaga. Ses œuvres ont reçu de prestigieuses distinctions au Japon et il enseigne aujourd’hui le maki-e au Yamanaka Urushi Technical Center.
Les artisans traditionnels du maki-e, comme Kosetsu, utilisent généralement des outils hautement spécialisés pour créer leurs œuvres. Des pinceaux délicats en poils de martre et des tubes de bambou spéciaux sont utilisés pour appliquer la poudre d'or ou d'argent et, bien sûr, la précieuse laque urushi. La peinture à la laque est un art d'une précision incroyable où chaque couche d'urushi doit être séchée dans des conditions spécifiques, généralement à un taux d'humidité de 75 à 80 % et à une température de 25 à 30 °C.
Les artisans du maki-e privilégient une laque appelée urushi, dérivée de la sève de l'arbre urushi (Rhus vernicifera), qui, à l'état naturel, est hautement toxique au toucher et par inhalation. Après la récolte, la sève est stockée pendant trois à cinq ans, puis traitée, filtrée et déshydratée, débarrassée de toutes ses impuretés. Dans sa forme finale, la laque urushi est totalement transparente, avec une viscosité proche de celle du miel pur. La laque brute peut également être teintée par l'ajout de petites quantités d'oxydes de fer, lui conférant une teinte rouge ou noire selon l'oxyde.
Étoiles et éclats
Dans cette série limitée à 10 montres, chaque cadran a été entièrement façonné à la main par Kosetsu, utilisant des fragments de nacre naturelle, découpés ou écrasés, triés avec soin, puis appliqués un à un sur une couche d’urushi. C’est ici que l’on entre dans la technique du raden, où ra signifie « coquille » et den, « incrusté ». Le raden est souvent associé au maki-e dans l’art traditionnel japonais de la laque, afin de donner naissance à des créations plus riches et nuancées. Kosetsu a ainsi conçu pour chaque cadran une œuvre unique.
Après avoir préparé les fragments de nacre et les avoir affinés à l’épaisseur souhaitée, il travaille sur la platine du cadran, la recouvrant d’un mélange au charbon pour que la première couche d’urushi adhère correctement. Puis, avec une minutie extrême, il saisit un minuscule morceau de nacre et le dépose sur la laque, répétant ce geste encore et encore, jusqu’à former une image complète. Un tableau composé de milliers d’éclats miroitants, chacun captant la lumière et reflétant une brillance bleu violacé éblouissante.
L’art de Kosetsu avait déjà été mis en valeur sur la SB07 “Maki-e”, produite en collaboration avec le détaillant américain Martin Pulli, et sur plusieurs stylos de luxe. Pour la SB05 “Uchū”, son travail forme un duo magique avec un anneau d’aventurine bleue, créant un effet cosmique éblouissant, tel un portail temporel suspendu dans l’infini. La superposition de l’aventurine et du disque maki-e, légèrement en retrait, enrichit la profondeur visuelle du cadran et lui confère un relief quasi tridimensionnel.
Le cadran de la SB05, composé de plusieurs parties, est également un atout majeur : le disque maki-e est légèrement en retrait par rapport au tour d'heures en aventurine. Ces deux éléments se distinguent par des anneaux métalliques. À quelques microns au-dessus, une plaque en verre saphir transparent sur laquelle les index et la minuterie sont tampographiés dans un élégant ton cuivré chaud contrastant, pour une lisibilité et une esthétique optimales, s'harmonisant parfaitement avec les aiguilles plaquées or rose, qui sont d'ailleurs en deux parties. Observez-la de près et vous remarquerez immédiatement le contraste saisissant entre l'or rouge poli et la base en acier dépoli. Remarquez également le volume incroyable de ces aiguilles, facettées avec expertise, qui sont un véritable enchantement.
Quand la modernité rencontre les métiers d'art
La Sartory Billard × Revolution SB05 “Uchū” incarne notre vision de ce que devrait être une montre contemporaine sublimée par les métiers d’art. Si l’artisanat employé est ancestral et réalisé entièrement à la main, l’allure et le design de la pièce, eux, se veulent résolument modernes. Ce garde-temps regorge de détails fascinants, de l’incandescence du raden et du maki-e aux subtils jeux de superposition entre l’aventurine, les cercles métalliques et le saphir, le tout pensé pour séduire les amateurs d’horlogerie, quel que soit leur niveau de connaissance.
Et nous n’avons même pas encore évoqué sa portabilité remarquable : un diamètre de 38,5 mm pour une élégante finesse de 8,5 mm, se posant avec grâce au poignet grâce à une longueur corne à corne de 45,5 mm — le tout façonné en titane ultraléger. Le titane ? Oui ! Parce que nous le pouvons, et surtout parce que Sartory Billard nous en donne la possibilité grâce à son engagement inégalé envers un artisanat entièrement sur mesure.
La montre propose une lunette concave entièrement polie, un boîtier et des cornes satinés avec biseaux polis, ainsi qu’une couronne satinée avec des accents polis soulignant le logo Sartory Billard. Le fond en cristal saphir révèle le calibre à remontage manuel La Joux-Perret 7380, offrant 90 heures de réserve de marche, l’un des mouvements industriels les plus performants du marché.
Quand la modernité rencontre les métiers d'art
Livrée sur un bracelet en cuir bleu électrique finement travaillé, avec surpiqûres cuivrées, la Sartory Billard × Revolution SB05 “Uchū” révèle la beauté des métiers d’art traditionnels à travers un prisme contemporain. Son cadran hypnotique, immortalisé par l’un des plus grands artisans vivants, restera sans doute un trésor horloger transmis de génération en génération.
