In the Making : 1ère partie – Sartory Billard SB08 Heures Sautantes et Minutes avec Tourbillon
Sartory Billard est réputé pour son incroyable degré de personnalisation et ses détails artisanaux sur des montres à affichage horaire de moins de 10 000 €. Le modèle révolutionnaire SB04 de la marque, ainsi que les montres qui ont suivi, ont trouvé un écho harmonieux auprès des collectionneurs, grâce à une formule de fabrication de composants externes raffinés enfermant un mouvement milieu de gamme fiable. Cette approche a donné naissance à des montres offrant non seulement de nombreuses options de personnalisation, mais également accessibles à tous les budgets. Aujourd'hui, la marque travaille sur une montre à tourbillon, et pas n'importe laquelle, mais une montre très sophistiquée, intégrant un remontoir une minute animant trois disques pour un affichage sautant des heures et des minutes.
Il s'agit d'une avancée remarquable pour la marque, et au cours de cette série en trois parties, nous documenterons le processus de conception et de développement jusqu'à son lancement en 2024. Comme toute entreprise créative, elle reste susceptible de modifications et de nouvelles perspectives en cours de route.
L'histoire
Sartory Billard a été fondée en 2015 par Armand Billard, designer industriel et propriétaire d'une agence de design, dont le travail couvrait un large éventail de domaines, allant des ordinateurs et téléphones aux lunettes de protection. Il s'est d'abord intéressé aux montres-bracelets en concevant pour un client des dispositifs de suivi, spécialement conçus pour les personnes s'occupant d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Peu de temps après, avec son ami Ludovic Sartory, il a eu l'idée de créer une montre pour leurs 40 ans, pour leur plus grand plaisir. Si cette idée peut paraître courante dans le monde des collectionneurs aujourd'hui, aboutissant généralement à une montre personnalisée, le duo a fini par trouver des fournisseurs et créer sa propre montre de A à Z. C'est ainsi qu'est née sa propre entreprise.
Son parcours fascinant, jalonné d'essais et d'erreurs, constitue, avec le recul, un précieux modèle pour les jeunes pousses. Les trois premières montres d'Armand – la SB01, la SB02 et la SB03 – présentaient toutes des boîtiers au design atypique, témoignant de l'expertise d'Armand en matière de design industriel. Si ces boîtiers possédaient un charme unique, ils attiraient un public de niche auprès des collectionneurs. Ludovic Sartory s'est finalement retiré de l'aventure après ces divers revers, mais Armand, quant à lui, a vendu son agence de design en 2017 pour se consacrer entièrement à sa prochaine montre. À ce moment-là, les ingrédients essentiels étaient déjà réunis, il ne restait plus qu'à peaufiner et perfectionner les techniques.
Pour sa quatrième montre, la SB04, Armand a changé de cap et s'est concentré sur le travail artistique du cadran, tout en conservant l'esthétique familière d'un boîtier rond classique de 40 mm. Composé d'un tour d'heures squeletté simple mais saisissant, découpé au laser, et d'aiguilles squelettées, le cadran offrait une toile de fond offrant une liberté maximale dans les matériaux et la décoration du cadran, tout en conservant une esthétique reconnaissable. Le boîtier de 40 mm, bien que circulaire, adoptait une construction astucieuse en trois parties permettant trois types de finitions : le polissage de la lunette, le sablage de la carrure et le satinage des cornes, intégrées au fond. Armand faisait appel à des fournisseurs suisses pour le boîtier, mais il a dû acquérir lui-même les compétences et le savoir-faire nécessaires à la fabrication des cadrans, des tour d'heures et des aiguilles en titane. La montre était équipée d'un mouvement automatique à seconde centrale, initialement un calibre STP, aujourd'hui remplacé par un mouvement La Joux-Perret. Le prix d'une création personnalisée démarre à 4 200 €. La SB04, telle que nous la connaissons, a rencontré un franc succès et reste le modèle le plus vendu de la marque.
Les commandes l'ont occupé les années suivantes, lui permettant de peaufiner et d'améliorer sa proposition. L'année dernière, il a présenté la SB05 à remontage manuel, une montre intrinsèquement plus raffinée. Si elle conservait son tour d'heures distinctif, son cadran était désormais plus complexe, composé de quatre éléments, chacun personnalisable individuellement : le tour d'heures lui-même, un anneau extérieur, une pièce centrale incrustée et un compteur de petite seconde incrusté. Le boîtier, aux proportions plus classiques (38,5 mm), est animé par le calibre La Joux-Perret 7380, doté d'une réserve de marche de 90 heures. Cette année, elle a été suivie par la SB07, une montre sportive avec bracelet intégré et, là encore, un cadran entièrement personnalisable. Le parcours d'Armand jusqu'à ce stade témoigne de son dévouement et de sa détermination extraordinaires. Fort d'une meilleure connaissance de sa clientèle et du marché, il se lance désormais dans les complications, en commençant cette fois par le sommet, avec un mouvement tourbillon volant ultra-sophistiqué.
La SB08
L'engagement d'Armand pour la transparence et l'ouverture d'esprit va au-delà du processus de conception lui-même. La manière dont il a trouvé le fabricant du mouvement pour la SB08 était tout aussi originale. Armand avait conçu un cadran avec affichage sautant des heures et des minutes et, fait original, il en a partagé une image sur Instagram, accompagnée de la légende suivante : « Si vous pouvez créer ce mouvement, contactez-nous. » Il a ensuite reçu une réponse de Mathieu Cleguer, un fabricant de mouvements de 33 ans qui a passé ces dix dernières années à développer des mouvements pour diverses marques telles que Breva, Émile Chouriet et surtout Akriva, où il a participé au développement du célèbre mouvement AK-06. Depuis, Mathieu conçoit et perfectionne le mouvement SB08.
Afin de préserver l'étendue de la personnalisation, Armand a opté pour un affichage digital des heures et des minutes, libérant ainsi une grande surface du cadran et offrant de nombreuses options de personnalisation, comme la peinture miniature, le sertissage et le guillochage. Ainsi, le tourbillon, généralement logé dans un guichet à six heures, est volontairement dissimulé.
La SB08 affiche l'heure sur trois disques : heures, minutes et dizaines. Les disques sur lesquels sont imprimés les chiffres présentent une inertie nettement supérieure à celle d'une simple paire d'aiguilles. Par conséquent, assurer le saut simultané des trois disques, ou au moins un par minute, sans affecter l'amplitude du balancier ni les performances globales, représente un véritable défi. Ce défi est relevé grâce à un remontoir de 60 secondes, qui sert de réserve de marche secondaire et de source d'énergie pour alimenter le balancier en énergie constante.
Pour que le train d'engrenages parcoure la distance jusqu'au tourbillon volant, deux roues supplémentaires sont intégrées au rouage de finissage, et le remontoir est situé sur la roue de moyenne. Le mécanisme de remontoir se compose d'une roue de remontoir, d'une roue d'arrêt, d'un ressort hélicoïdal, d'une fourchette et d'une ancre de blocage, ainsi que d'une came en forme de triangle de Reuleaux située sur la roue de moyenne.
Le triangle de Reuleaux tourne à l'intérieur d'une fourche qui oscille en avant et en arrière pendant sa rotation. L'ancre de remontoir, à laquelle la fourche est fixée, reproduit ce mouvement de va-et-vient. Lors du mouvement de la fourche, l'ancre déverrouille une dent de la roue d'arrêt du remontoir. Chaque fois que la roue d'arrêt du remontoir, entraînée par la troisième roue, avance brusquement, elle tend le ressort du remontoir. Ce ressort emmagasine une réserve d'énergie suffisante pour que la roue de remontoir puisse entraîner les roues suivantes et le tourbillon volant.
Bien qu'inventé pour améliorer la stabilité de marche, le tourbillon introduit simultanément une inertie et des frottements supplémentaires. Cet effet s'accentue à mesure que le ressort-moteur se détend, entraînant une baisse de l'amplitude du balancier. Le remontoir permet ainsi de compenser le poids et la rotation de la cage du tourbillon. De ce fait, le ressort hélicoïdal du remontoir est beaucoup plus grand que la moyenne, ce qui lui permet de supporter une charge bien plus importante.
Outre son couple constant, le remontoir fait également office de dispositif de commutation, déclenchant le saut du disque des dizaines et des minutes. Une came à doigt, sur laquelle est fixé le disque des minutes, est montée sur le pivot de la roue du remontoir, côté cadran. Lors de sa rotation complète, elle fait avancer une croix de Malte à six branches, elle-même fixée à une roue intermédiaire. Cette dernière entraîne ensuite une roue plus petite qui fait avancer le disque des dizaines. Lorsque la croix de Malte effectue une rotation complète en une heure, une goupille de la roue intermédiaire fait avancer une croix de Malte à douze branches au centre, et le disque des heures qui lui est attaché saute en avant.
Comme la montre combine deux complications gourmandes en énergie, dépendant de la quantité d'énergie stockée dans le remontoir, le mouvement est doté de doubles barillets. De plus, l'utilisation de deux barillets permet d'obtenir des ressorts moteurs plus fins et plus légers, réduisant ainsi le risque de collage des spires lorsque la lubrification s'épaissit avec le temps. Mathieu explique que l'absence d'aiguilles sur le deuxième engrenage offre une plus grande liberté de configuration de la source d'énergie. Les ressorts peuvent être montés en série et se dérouler plus rapidement pour compenser les besoins en couple, ou en parallèle pour augmenter la densité de puissance. Naturellement, une configuration parallèle offre un meilleur équilibre entre le nombre de tours et le couple délivré.
Le mouvement a été initialement conçu de telle sorte que la couronne, les barillets et la première roue du train d'engrenages soient soutenus par un pont, tandis que le reste du train d'engrenages est pris en sandwich entre la platine et une platine supérieure en verre saphir, maintenues ensemble par des piliers. Cependant, Mathieu a peaufiné le design. Les deux premières roues du train d'engrenages sont désormais soutenues par une platine supérieure en saphir, tandis que la roue d'arrêt du remontoir possède son propre pont, propice à l'anglage. En dessous, l'ancre de blocage, la roue de seconde et le pignon sont maintenus en place par un fin pont en saphir, offrant une vue dégagée sur le mécanisme du remontoir en action. La platine et le pont de barillet présentent une finition givrée, tandis que cinq rubis du mouvement sont dotés de chatons en or correspondants. Le tourbillon étant un tourbillon volant, il est uniquement soutenu par le dessous et ne possède pas de pont supérieur.
Work in Progress
Le boîtier de la montre est prévu pour un diamètre de 41 mm et une épaisseur de 11,5 mm. Comme il s'agit d'un stade préliminaire, les détails techniques du mouvement, tels que les matériaux, la réserve de marche, la fréquence, ainsi que la conception et les finitions des ponts, ne sont pas encore finalisés. Si des difficultés surviennent, compte tenu de la complexité inhérente à l'obtention de la puissance nécessaire pour entraîner trois disques de tailles différentes, à des intervalles et dans des configurations variées, ou si de meilleures idées émergent en cours de processus, la conception reste ouverte à des modifications et améliorations. L'équipe est ouverte à toute contribution et à tout retour d'expérience pour continuer à peaufiner tous les aspects de la montre.
In the Making : 2ème partie – Sartory Billard SB08 Heures sautantes et minutes avec tourbillon
Après avoir commencé il y a un an un voyage pour créer une montre tourbillon à heures et minutes sautantes très complexe, Sartory Billard est actuellement aux étapes avancées du processus de conception, où le cadran et le mouvement sont presque finalisés.
Pour résumer, après avoir conçu une gamme de montres à affichage horaire unique, remarquablement réussies et entièrement personnalisables, à savoir la SB04 automatique, la SB05 à remontage manuel et la montre de sport SB07, Armand Billard a décidé de s'aventurer dans le monde des complications. Fin 2018, la marque a dévoilé sa première montre à tourbillon, la SB06 Flying Tourbillon , un projet né d'une demande de Cronotempvs, un club de collectionneurs privés espagnol. Pour la SB08, Armand a opté pour une complication heures et minutes digitales, un choix visant à libérer une grande partie du cadran pour une personnalisation personnalisée.
Les montres à affichage sautant, telles qu'elles existent, représentent un défi majeur pour les horlogers. En effet, les disques sont beaucoup plus lourds que les aiguilles classiques, ce qui affecte non seulement la réserve de marche, mais entraîne également une perte d'amplitude, notamment lorsque les trois disques avancent simultanément au début de chaque heure. Cependant, la SB08 est également un tourbillon, ce qui complique considérablement la gestion de l'énergie. Il s'agit d'ailleurs de la toute première montre à tourbillon à heures et minutes sautantes. Pour ce faire, Armand a fait appel au concepteur de mouvements Mathieu Cleguer.
Dans la première partie de notre série, Mathieu avait conçu le mouvement avec la couronne positionnée à 12 heures, entraînant deux barillets parallèles. Le train de rouages actionne un remontoir qui libère de l'énergie pour actionner le saut d'au moins un disque par minute et entraîner la rotation du tourbillon. Le disque des minutes est monté directement sur le pivot de la roue du remontoir, déclenchant séquentiellement le saut des disques des minutes, des dizaines et des heures grâce à un système de croix de Malte.
Depuis lors, l'ensemble de la construction a considérablement évolué, avec des améliorations et des développements notables, notamment dans les domaines du sertissage et de la conception des ponts.
Des changements fondamentaux dans la construction
À l'origine, l'affichage sautant, composé de croix de Malte et de trois disques, devait être situé côté cadran de la platine. Mais pour faciliter le montage et le réglage, Mathieu a décidé de séparer la partie chronométrie du mouvement de l'affichage sautant. Ainsi, l'affichage sautant est monté sur une platine séparée, sous le cadran, et relié à la platine par un pignon qui entraîne directement le disque des minutes.
Initialement, la couronne devait être positionnée à 12 heures pour des raisons de symétrie. Cependant, l'équipe a ensuite opté pour sa position traditionnelle à 3 heures. Cette décision visait à insuffler une touche de classicisme à ce qui sera un design largement contemporain, tout en garantissant un remontage ergonomique. De plus, cela permet de rapprocher la tige de remontoir du disque des minutes (nous y reviendrons plus tard).
Cependant, le déplacement de la couronne à trois positions s'est avéré bien plus facile à dire qu'à faire, et de nombreuses modifications ont été nécessaires pour parvenir au design final. Initialement, Mathieu a décidé de faire pivoter le mouvement de 90°, de sorte que les barillets occupent désormais la moitié gauche du mouvement. Parallèlement, il a dû ajuster la disposition du train de rouages afin d'optimiser visuellement l'espace désormais disponible dans le quadrant inférieur droit du mouvement. Dans le design initial (1A), il a déplacé le tourbillon vers l'intérieur depuis le bord et a ajouté deux roues intermédiaires coaxiales avant la roue de remontoir pour occuper l'espace vide du quadrant inférieur droit.
Il a également reconfiguré l'ancre et la fourchette du remontoir pour les placer plus à l'intérieur du mouvement, plutôt qu'en périphérie. Cependant, dans cette conception, les roues coaxiales chevauchent le barillet et limitent la hauteur du mécanisme du remontoir sur l'axe suivant. Ce problème a été résolu dans les deux conceptions suivantes (1B et 1C), où il a centralisé les deuxième et troisième roues du rouage de finissage.
Cependant, un défi plus important s'est présenté lors de la conception du mécanisme de mise à l'heure. Dans une montre à aiguilles conventionnelles, la mise à l'heure peut être effectuée lorsque le pignon coulant entre en contact avec la roue des minutes, le mouvement fonctionnant par l'intermédiaire d'une roue intermédiaire. Or, dans ce cas, cette roue intermédiaire doit être reliée au pignon du disque des minutes, qui est trop éloigné. Un long et complexe train de roues a dû être introduit pour parcourir cette distance.
De plus, lors de la mise à l'heure, le remontoir doit être isolé pour assurer un réglage précis. Par conséquent, le disque des minutes ne peut plus être fixé au pivot de la roue du remontoir. Parallèlement, Armand et Mathieu ont tous deux estimé que la symétrie verticale était visuellement plus attrayante que l'horizontale, et ils sont revenus à leur point de départ.
Dans la conception finale, les barillets sont situés au sommet du mouvement. Ils sont montés côté pont, couvercle vers le haut, les roues à rochet étant situées en dessous. La couronne est donc également située côté cadran.
Comme précédemment, le remontoir est situé sur la quatrième roue (troisième roue du train d'engrenages). La courbure extérieure du ressort du remontoir est fixée à un goujon et à un support de goujon mobile sur la roue d'arrêt du rochet. Ce support peut être déplacé latéralement pour ajuster la raideur du ressort. Le ressort est armé par le train d'engrenages, mais n'est relâché qu'une fois par minute par l'avancement de la roue d'arrêt du rochet.
La roue d'arrêt est déverrouillée par une pierre d'ancre fixée sur une ancre, elle-même reliée à une fourchette. Le mouvement de la fourchette est lui-même régi par un triangle de Reuleaux situé sur la cinquième roue. Ainsi, à chaque tour de 60° du triangle de Reuleaux, l'ancre déverrouille une dent de la roue d'arrêt, libérant ainsi de l'énergie au reste du rouage jusqu'à ce que la deuxième pierre d'ancre empêche la roue d'arrêt d'avancer davantage, tendant ainsi à nouveau le ressort de remontoir. Sous la quatrième roue, sur le même axe, se trouvent deux pignons : l'un est fixé à l'axe de la roue d'arrêt à rochet, tandis que l'autre est monté rotatif.
Le défi le plus redoutable, outre la complexité de la complication elle-même, résidait dans la conception du mécanisme sans clé. En raison de l'affichage atypique assuré par le remontoir, la conception du mécanisme sans clé, et notamment du mécanisme de mise à l'heure, s'est avérée loin d'être intuitive. L'équipe a décidé que les heures et les minutes seraient réglées en première position et que le remontage des barillets s'effectuerait avec la couronne en position neutre.
Mathieu a imaginé une conception ingénieuse qui isole le remontoir lors de la mise à l'heure. Ce mécanisme est doté d'une bascule portant un jeu de pignons intermédiaires : deux à une extrémité et une paire de pignons superposés à l'autre. Lors du fonctionnement normal de la montre, lorsque la couronne est en position neutre, les pignons superposés, fixés à un axe par une goupille, s'engrènent avec les deux pignons situés sous la roue du remontoir, les synchronisant ainsi pour entraîner le pignon du disque des minutes.
Mais lorsque la couronne est tirée en deuxième position pour régler l'heure, la bascule pivote et les pignons superposés se désengagent des pignons de l'axe du remontoir, leur permettant de tourner indépendamment. Simultanément, les deux autres pignons, situés à l'extrémité libre de la bascule, sont entraînés par un troisième pignon, lui-même entraîné par la roue de remontoir intermédiaire via un ensemble de roues dentées. Le pignon extérieur entraîne le pignon inférieur de l'axe du remontoir, qui entraîne à son tour le pignon du disque des minutes, isolant ainsi le remontoir.
L'affichage du temps sautant a également été perfectionné. Le pignon du disque des minutes est entraîné par le pignon de la roue de remontoir, ce qui lui permet de faire un bond en avant à chaque minute. Toutes les 10 minutes, l'index du disque fait avancer une croix de Malte à six branches, fixée à une roue intermédiaire de 60 minutes. Cette dernière entraîne une roue intermédiaire plus petite, avec un rapport de 2:1, à laquelle est fixée une came munie de trois crochets surélevés équidistants, faisant office d'index pour faire avancer progressivement le disque des dizaines. Ce dernier est doté de 12 branches, nécessaires à un mouvement intermittent contrôlé.
Lorsque la croix de Malte effectue une rotation complète en une heure, un doigt fait avancer une croix de Malte à 12 branches, sur laquelle est fixé le disque des heures. La croix de Malte des heures présente désormais un design squeletté pour réduire l'inertie.
Conception et finition du pont
La disposition du pont a été entièrement repensée, conférant au mouvement un caractère nettement plus saisissant et exubérant. Ce nouveau design vise à mettre en valeur diverses techniques de finition et à rendre les composants visibles au maximum. La platine sera givrée, tandis que ses évidements seront décorés de perlage. Les barillets sont soutenus par un pont en forme de chauve-souris, accentué par une bordure en relief, à fil droit sur sa face supérieure et polie et biseautée sur ses bords extérieurs. Ses évidements, quant à eux, sont givrés. Il est orné de gros rubis logés dans de profondes fraisures polies.
La seconde roue est soutenue par un pont en saphir en forme de V, tandis que l'ensemble du mécanisme de remontoir est exposé sous un pont en saphir plus grand. Ce pont, plus grand, est doté d'une ouverture offrant une vue dégagée sur le triangle de Reuleaux en action. Il est à noter que toutes les roues exposées du train d'engrenages, ainsi que la roue d'arrêt du remontoir, présentent des rayons polis et biseautés aux angles internes prononcés. Enfin, un pont poli noir, de forme complexe, soutient la roue intermédiaire et les pignons du mécanisme sans clé, à gauche.
Design du cadran
Dès l'origine, le mouvement a été conçu pour que l'ouverture de l'affichage sautant soit positionnée à six heures sur le cadran, ce qui laisse le reste du cadran libre d'être embelli. Armand a cependant décidé de concevoir une autre version du cadran pour ceux qui recherchent une touche d'élégance française. Ce dernier présente une découpe en forme de trou de serrure, offrant un aperçu du mécanisme d'affichage. Il permet une meilleure vision du mouvement sautant du disque des heures grâce à l'exposition du moyeu central. De plus, la croix de Malte squelettée derrière le moyeu des heures est également visible, s'engageant dans un doigtier à droite.
Le guichet en saphir fumé révèle le centre du disque des heures. Derrière lui se trouve la croix de Malte squelettée, avancée par un doigt à droite.
Ce design est particulièrement adapté aux cadrans guillochés et en pierre. Cet exemplaire arbore un cadran en lapis-lazuli, agrémenté d'un guichet en saphir bleu.
La version à cadran plein est la toile parfaite pour la décoration picturale telle que la peinture miniature et la gravure
Un exemple avec un cadran en osmium cultivé en laboratoire sous un verre saphir bombé
Un élément à la fois nuancé et percutant a véritablement sublimé le design du cadran : l'ajout d'une bordure métallique elliptique. Elle met subtilement en valeur l'affichage numérique, contribuant ainsi à un aspect plus raffiné.
Armand et son équipe passent à la phase suivante de développement, où ils consulteront des fabricants de mouvements et des spécialistes. Une fois de plus, ils restent ouverts aux commentaires et aux nouvelles perspectives. Pour toute question concernant la série d'abonnement, veuillez contacter Sartory Billard via son site web officiel.
Source : Site Web de Revolution Watch
– https://revolutionwatch.com/sartory-billard-sb08-jump-hour-and-minutes-with-tourbillon/